Israel: une reforme pour la paix

Publié le par lapetiteboite.over-blog.fr

http://www.terredisrael.com/Images/Images/HistoireIL/knesset17.jpg

Dans un contexte de scepticisme général, des énièmes négociations israëlo-palestiniennes se sont ouvertes ce mercredi. Si Abbas et Netanyahu ont promis de se donner rendez-vous deux fois par semaine à l'avenir, les perspectives de paix ne sont pas dégagées pour autant. Et pour cause, Abbas souffre d'un manque de légitimité certain, son mandat ayant expiré il y a de cela un an, additionné à un manque d'autorité lié à la puissance du Hamas en Cisjordanie et à fortiori à Gaza, territoire sur lequel Abbas n'a plus aucune emprise. Il parait évident que la paix nécessite une autorité palestinienne forte. Mais dans ce cas que dire d'Israël.



Israël est souvent présenté, à tort, par les médias, comme un bloc monolithique, or depuis des années ce pays est le théâtre de débats extrêmement animés sur la ligne à adopter dans le conflit et sur la manière de le résoudre. Si le débat (en général) marque de vitalité d'une démocratie au sens entier du terme, il peut parfois gangrener un pays.



Israël, est un régime parlementaire, le gouvernement dépend directement de la Knesset (parlement), il se fait et se défait au gré des coalitions. Jusque là rien de nouveau. Mais en Israël, le mode de scrutin est proportionnel avec un seuil de 2%v(1% avant 2007) ; en clair la Knesset est le parlement le plus représentatif au monde. Conséquences directes: douze groupes parlementaires pour cent vingt députés et donc des coalitions fragiles. Depuis les années quatre-vingt, il n'y a jamais eu moins de douze groupes parlementaires à l'assemblée, ce chiffre pouvant monter jusqu'à près de trente. Comme tous ses prédécesseurs, Netanyahu est donc à la tête d'une coalition fragile et très hétérogène allant du parti travailliste à Israël Beitenou, un parti de droite radical. 



Difficile pour Israël de faire la paix sans premier ministre fort, sans ligne directrice claire, car qui dit coalition hétéroclite dit impossibilité de tenir une ligne politique claire et cohérente à moyen terme. Israël se retrouve dans une situation comparable à celle de la France de la IVème république pendant la guerre d'Algérie avec les résultats que l'on connait. Israël n'a pas besoin d'un de Gaulle mais de ce que celui-ci a apporté : une réforme constitutionnelle renforçant l'exécutif lui permettant de mener des politiques claires à moyen terme sans (trop) se soucier de la conjoncture politique. La résolution d'un problème d'aussi grande ampleur ne peut se faire avec des politiques bricolées au gré du jeu politique.
Israël doit se décider, Israël doit se réformer, sacrifier son idéal de démocratie parfaite sur l'autel de la paix.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article